** . . .: juillet 2007

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29 juillet 2007

Le Amour Bateau (6ème et dernière partie)

Déboussolé, le Goéland Indigne de son Clan dégrafa ses ailes de secours, et s'envola vers des cieux plus propices à ses besoins d'oiseau indépendant et solitaire. Un vif regard en arrière lui fit voir la situation sous un angle novateur : L'arrière du paquebot, illuminé de mille feux, s'affaissait progressivement dans les profondeurs de la Deule tant le nombre des passagers y était considérable.

A bord, tous s'en contrefoutaient. Ils préféraient de beaucoup assister au spectacle de haute voltige improvisé par des Pingouins Albinos en Communauté Restreinte, qui étaient grimpés en haut du dernier mât avant la mer. Goffer quant-à lui se remettait tranquillement de son expérience traumatisante avec la mort; bien que dans sa chute II s'était arraché un bout de langue, et le bout qui restait avait immédiatement triple de volume, ce qui le rendait temporairement muet... Impossible donc pour lui de dénoncer le meurtrier à cette peuplade de fous émiettés de la raison. Isaak se réjouissait dans son coin d'être noir... En quelque sorte, ça lui avait sauvé la vie : Il ne pouvait évidemment pas être victime du Tueur, lui qui tenait lieu de quota afro-américain, et de quota classe sociale inférieure, vu sa profession de barman de croisière.

Et le spectacle continuait, toujours plus étonnant, toujours plus convulsif, avec en vedettes surprises de la deuxième partie, la Compagnie Créole au grand complet, chantant et dansant comme à la belle époque. Tous leurs plus grands tubes y passaient, repris en coeur par les Têtards Rebelles de Floride et leur Accordéoniste Rampant. Dans la dernière partie du show, Montserrat Caballé émergeait de la plus grande cheminée du bateau dans une profusion non simulée de fumée et d'éclairs, alors que Paul Preboist se jetait dans une écoutille, nu comme un ver en Automne, pour ressortir d'une autre écoutille à l'opposé du pont avec un manteau de suie des pieds à la tête. Il fut bientôt suivi de Louis Chedid et de Django Reinhart, animés par la flamme intarissable de l'idolâtrie.

Une frayeur abyssale mêlée à une incompréhension chaotique s'empara de l'ensemble de l'assistance, quand apparut sans sommation au sommet de la proue en forme de Savon de Marseille, le Tueur Démoniaque et Énigmatique du Pacific Princess, qu'ils avaient presque tous déjà oublié...

"-Bonsoir mes enfants...Quelles nouvelles ?",
dit-il calmement dans un silence à suicider
un mort.

C'est l'instant qu'il choisit pour dissiper les brumes très efficaces qui laissaient son identité au rang du surnaturel. Tous s'écarquillèrent les yeux comme un troupeau de merlans refoulés par une marée trop matinale... Bien trop matinale. Au début du processus, ils avaient du mal à distinguer quoi que ce soit... Mais quand l'aube pointa son nez dans la conversation, une vision biblique envahit les globes oculaires des invités de plus en plus comateux : le premier rayon de Soleil s'arracha aux vagues lointaines, pour venir incendier le sourire du mystérieux personnage qui ne fit alors plus douter qui que ce soit. Le Capitaine Lobagile et le Capitaine You-Glan-Glan hallucinèrent et perdirent foi en la marine à la même seconde. Fernando comprit bien des choses à cette apparition, et résolut de lui même instantanément le Mystère du Pacific Princess...

Et c'est à ce moment que le Commandant Stubbing déclama un monologue qui fit taire les représentants de l'église eux-même : Dieu, Le Messie, Jésus, Moïse, et Rabbi Jacob ne purent que s'incliner devant lui en enlevant leur fausse barbe...

"Quand l'aube vint, naquirent les grands rayons de lumière,
Miroirs de la vie;
Et le ciel s' en couvrit.
Son coeur de plus en plus réjouit
Brillait sur les uns,
Glaçait les autres.
Un seul enfant né de la Terre sut l'affronter,
Le Nessham Boloss She,
Fils de Vesta et de Poseidon.
L'élu sut alors que son devoir était d'affronter l'unique puissance qui lui avait jamais résisté :
L'immensurable, le magnifique,
Le magique, l'incomparable,
L'assoiffé perpétuel, le désertique,
L'abyssal Océan."

Puis, alors qu'une mélodie transcendante rappelant subtilement la chanson du Love Boat surgissait de nulle part et jetait son dévolu sur lui, le Commandant Stubbing se retourna vers le dernier Soleil qu'il vit de sa trop courte vie, pour livrer son corps aux pleurs éternels de son idole de toujours :

L'océan de lamentations qu'était la Deule.



Fin



klb / 98

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24 juillet 2007

Deviens Springfieldois

Alors que demain, sort exceptionnellement sur plus de 500 écrans un film en 2D, on s'arrête et on applaudit.
Les Simpsons c'est plus qu'une série. C'est LA seule série d'animation au monde a avoir duré 18 ans !
Bon, personnellement, je l'avoue, j'ai pas mal décroché ces huit ou neuf dernières années, beh oui, à force de grandir on découvre de nouvelles choses à voir, et on perd parfois goût à ce qui a bercé notre enfance.

C'est con.

Donc pourquoi je parle de ça ?... Oui ! Le film tant attendu (dont les premiers teasers datent d'au moins un an) déboule en force demain.
Ne l'ayant pas encore vu il n'y a pas de raison que je m'attarde à blablater. Néanmoins je vous conseil de faire un petit tour par le site officiel. Outre le fait qu'il soit très beau, et plein de conneries interactives, on peut y générer son propre personnage "à la Simpson"... Voici ce que ça peut donner pour ma pomme, Lulu, Juju, Lili, et Max :

Eh ben je trouve que c'est carrément proche de la réalité ! Mouhouhouhahaha !

En cadeau bonux, voici quelques fondécrans... (mon préféré c'est celui avec Homer et les chiens de traineau) :

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23 juillet 2007

Dexter strikes again !

Miam, enfin une bonne surprise.

On l'attendait pour l'automne, le revoilà dès à présent, sa panoplie de serial killer de serial killers toute prête à l'emploi, son appétit de sang le dévorant encore plus qu'avant... Dexter est de retour.


Grosse surprise de la saison 2006-07, l'adaptation du roman "Ce Cher Dexter" de Jeff Lindsay était une réussite incontestable, un petit bijou télévisuel offert par Showtime en 12 épisodes parfaitement huilés (voir post précédent).

Alors que la saison 2, dont le tournage a débuté au printemps, est toujours programmée pour septembre aux Etats-Unis, les 2 premiers épisodes de cette nouvelle saison sont déjà disponibles sur le net.
Outre le fait que télécharger c'est mal, et que les torrents sont une nuisance pour l'économie audiovisuelle (qui a dit "hypocrite" ?), c'est un réel bonheur de retrouver notre génial Dexter dans toute sa splendeur.

Pour en révéler le minimum, je dirais juste que ces 2 épisodes sonnent plus comme une transition que comme un lancement de saison... Bien sûr, il y a du nouveau, et le pauvre héros-tueur en série va sans doute en baver d'ici la fin de l'année, mais le plus important mesdames, messieurs, c'est que la qualité de la série, écriture, musique, personnages, est toujours aussi enthousiasmante.

Alors la question qui se pose, est simple : va-t-on pouvoir continuer à suivre cette histoire avant tout le monde ? Ou, va-t-on nous imposer un sevrage douloureux d'ici septembre ?


Mystère et goute de sang...

Nota Bene : Dexter est à ce jour le héros de 3 romans de Jeff Lindsay (Dearly Devoted Deexter, Darkly Dreaming Dexter, et Dexter in the Dark à paraitre).

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17 juillet 2007

in HBO we trust !

Comme j'ai déjà pu l'évoquer dans mes précédents posts sur Six Feet Under, Dexter ou Deadwood, certaines chaines du câble américain, portent leurs production bien au dessus du panier Desperate Housewivistique des séries de masses.

Le top du top se trouve cette année encore sur HBO, qui (hormis le cas Dexter produit par Showtime) lance au moins 2 séries cultes cette saison.

2 séries au format, à la thématique et au traitement on ne peut plus différents.

-John From Cincinnati

(produite et écrite par David Milch et d'autres auteurs de Deadwood)

C'est l'histoire d'une famille de surfeurs, et de l'arrivée dans leur vie d'un étrange bonhomme, le John du titre.

3 générations : Mitch Yost, le grand-père (la cinquantaine) ex champion de surf blessé 20ans plus tôt; Butchie Yost le fils prodige mais has been toxico; et puis son fils, Shaun Yost, jeune promesse du surf.

Dans, cette famille disfonctionnelle, on trouve aussi la "grand-mère", Cissy (Rebecca De Mornay), et une belle poignée de personnages qui gravitent dans leur univers. Kai (la vendeuse de la boutique de Cissy), Bill (Ed O'Neill de Maried With Children), Linc (Luke Perry, oui mais bon, ça passe)...

La vie de ces personnages très charismatiques est donc chamboulée par leur rencontre avec John, jeune gars à première vue simplet, sinon autiste, qui provoque rapidement un enchainement de micro évènements surnaturels.

Le ton est délicieusement particulier. On retrouve toute la force narrative déjà présente dans Deadwood, l'humour étant ici un poil plus récurent. Les personnages ont toujours cette tendance à soliloquer et la mise en scène à partir dans de jolis délires.

Hormis l'écriture et la mise en scène aux petits oignons, on retrouve une floppée de ces acteurs grandioses qui peuplaient déjà Deadwood.

Le surnaturel intervient toujours avec justesse, et son traitement hors norme nous envoi à mille lieues des idées déjà vues de part et d'autre du petit écran.

Un bonheur de toutes les scènes, une accroche du spectateur décuplée à chaque épisode, bref, une oeuvre magnifique à suivre... en espérant qu'elle dure tant que son intérêt restera intact.


-Flight of the Conchords

(réalisée par James Bobin, écrite par James Bobin, Jemaine Clement, Bret McKenzie)

On suit ici les tribulations d'un duo de musiciens-chanteurs néozélandais, dans leur tentative désespérée de se faire connaitre sur la scène New-Yorkaise.

Auto-proclamés ex-4ème groupe de Folk parodique de Nouvelle Zélande, les 2 héros se retrouvent régulièrement face caméra pour chanter, quittant la scène en cours. Hormis la musique très sympa, les paroles de leurs chansons sont franchement hilarantes, en tout cas moi je me suis marré comme un con en regardant le pilote.

Voici deux extraits de leurs performances scéniques (donc pas de la série hein) :




Oui évidemment il faut bien comprendre l'anglais mais en gros c'est du délire.

A suivre avec attention !

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16 juillet 2007

Le Amour Bateau (5ème partie)

Malheureusement pour lui, Goffer s'était dispute treize minutes plus tôt avec Julie Notre Hôtesse, pour une risible histoire de cacahuète flambée à la sauce Mayonnaise de Bolivie. Dommage, oui car Il allait devoir affronter seul son pire ennemi à ce jour, celui qui faisait se déchainer les éléments sur un simple claquement de doigts. Le monstrueux et l'inaffrontable meurtrier de son plus vieux meilleur ami, de la petite soeur qu'il n'avait jamais eue et qu'il n'avait jamais voulu avoir, et enfin de son modèle hiérarchique absolu et inaccessible.

Tous trois étaient morts dans des circonstances dépassant l'imagination de ce pauvre matelot fort en gueule et faible en galons. C'est pourquoi sa surprise fut considérable quand les évènements qui devaient arriver arrivèrent...

Goffer se tenait alors à la poupe du bateau, à un endroit déserté par les passagers, préférant les salons coquets aux étalages froids et glauques des câbles, poulies, et autres bastingages rouillés par la solitude. Il s'était attribué la corvée aussi musculaire que spirituelle de ranger les câbles y gisant par ordre décroissant de taille et de poids au centimètre. Il commençait fébrilement à se rendre compte de la stupidité de sa démarche, quand une poulie réveillée en sursaut vint, non sans quelques réticences, lui viander la boite crânienne... Non content de ce triste effet de style, le Tueur Démoniaque et Énigmatique du Pacific Princess lui prit la main par les veines et, effectuant un bref tour sur lui même, lui étira l'avant bras le long du dos jusqu'à l'épaule. Cela fait, il reprit sa respiration normale et parla avec ces mots :

"-Tu ne t'attendais pas à me voir ici, hein l'infantile ?, hurla le tueur à l'oreille
de sa quatrième victime impuissante...
-Qui t'es toi ? , se hasarda à lui demander Goffer à demi inconscient.
-Je suis celui que des blagues sirupeuses comme les tiennes n'ont jamais atteint, celui qui avait une réputation, un nom digne de respect, une certaine dose de classe... Une vie quoi ! Avant que des petits merdeux capitalistes et beaux parleurs comme toi, ne m'embarquent dans une histoire sans queue ni tête, une incitation à la débauche gestuelle et verbale, qui n'a fait que briser mon destin et le reste de ma vie !
Alors je me suis vengé, en sabotant tout leur travail, en assassinant leurs propres marionnettes...
Autrement-dit vous !
-D'où tu sors que je suis une marionnette ?, se défendit Goffer.
T'as vu ta gueule ?
-Comment peux-tu savoir quelle gueule j'ai crétin ?
Tu me tournes le dos !
-Je connais votre voix... Et mon cerveau est en train de faire un portrait robot de vous rien que
d'après mes souvenirs de vous.
-Ah oui ? Tiens c'est nouveau !"

A ce moment, le trio philosophale, qui avait rejoint l'endroit en question en déambulant, ayant donné l'alerte aux autres intéressés présents à ce moment là, une horde (et le mot est faible) de passagers en furie, remontés contre celui qui avait anéanti le Commandant sans leur demander leur avis, surgit des endroits les plus disparates du Pacific Princess pour envahir l'extrémité Sud du paquebot... A l'assaut illuminé qu'il voyait approcher de lui, le Tueur n'eut qu'une réponse : Il envoya valser sa victime inconsciente de passivité par dessus les bastingages sommaires, qui séparaient le pont de l'Océan Deule, puis s'en fut en courant a travers la foule, en poussant des cris rauques et sournois.

Dans sa précipitation, il ne s'était pas rendu compte que Goffer était resté accroché à une poulie salvatrice, qui l'avait maintenu en équilibre au côté de la proue. Le misérable petit homme en caleçon blanc se retenait aux cordages en pendouillant comme une fiente d'albatros sur le point d'être lâchée aux quatre vents, pendant que l'écume lui léchait les pieds avec délectation.

La panique générale qu'avait suscité la fuite du Tueur s'était mue en euphorie incantatoire globale.... Les Survivants à l'Apocalypse se marchaient les uns sur les autres dans un esprit de vengeance, Les Hamsters Indépendantistes de Papouasie s'échangeaient en rythme leurs souvenirs du pays, une tribu de Nains de jardins Mathusalemistes s'évertuait à découper les voiles imaginaires du bateau pour en faire des confettis, et même Aglaée et Sidonie avaient prit part a cette grande mascarade improvisée en dansant la Polka les pieds entre les mains, et la tête entre les jambes.


à suivre...


le Pacific Princess sur la Deule.


klb.98

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14 juillet 2007

A Vot' Bunker M'sieurs Dames !

Ce texte c'est un bon gros n'importe quoi comme on n'en fait plus.

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09 juillet 2007

Le Amour Bateau (4ème partie)

Fernando courut à l'autre bout du paquebot, slalomant entre les quinquagénaires déboussolés par la marée haute et les femmelettes frivoles en tutu bleu et vert, qui avaient du mal à calculer le numéro de leur cabine. Son but fut vite atteint : Le salon des Assoiffés, à fond de cale, lieux de rendez-vous des plus grands buveurs de jus de mangue sulfurisée (dont il faisait bonne partie).

Au même instant, à l'étage le plus élevé du bateau, se préparait un crime au summum de la décadence, celui qui resterait gravé dans les tables du Guide Officiel du Parfait Petit Tueur. Tellement abominable que personne ne le vit. Seul, un petit batracien pré pubère de renommée mondiale, avait tout entendu, vautré dans le hamac que le Commandant, son plus grand fan, lui avait si généreusement installé sur le pont supérieur, juste a côté de ses appartements personnels. Il y eut tout d'abord, s'échappant de la cabine de Merryl Stubbing, un grand cri inhumain que Kermitt la Grenouille eut peur de reconnaitre, celui du Tueur Démoniaque et Énigmatique du Pacific Princess.

Puis vinrent des rires résonnants et des éclats de voix peu harmonieux, en alternance avec des hurlements de douleur inqualifiables de perversité... Puis ce fut la fin. La fin d'une vie merveilleuse et ludique. Une vie pleine de rebondissements et d'éclats, une vie au sens large du terme. La fin d'une vie au grand jour.

Pendant ce temps, Kermitt n'avait pas bronché. Il était resté planqué dans le fond de son hamac miteux, tétanisé par la scène sanglante qui se déroulait sous ses oreilles qui n'en étaient même pas. Il était bien conscient de son impuissance face à la situation. Kermitt était une grenouille. Kermitt était une loque; une loque célèbre certes, mais une loque malgré tout.

Au moment même où le pitoyable batracien émergeait de son coma simulé, Fernando de son côté, avait ouvert en grand les portes du Salon des Assoiffés, son deuxième refuge spirituel après le Fernando's Club. Et il comptait sérieusement y trouver de l'aide.

Attablés autour d'un baril de méthane, cinq membres d'élite de la Confrérie des Neuf Doigts tapaient le carton. Il s'agissait bien évidemment de L'Homme au Chapeau-Clap, du Maire de Ondeghem-Plage, de St Jean du Finistère des Affaires Étrangères, du Rescapé aux Semelles de Terre-Cuite, et de son Dentiste.

-"Eh, les minables !
J' ai des doutes sur la sécurité a bord de ce bateau !, cria Fernando à l'assemblée titubante d'attention.
-Laisse-tomber, on en a tous des doutes... marmonna L'Homme au Chapeau-Clap, sûr de son expérience personnelle.
-Assurément mon ami. Vous comprendrez surement un jour, que la vie est faite de doutes, quelque
soit votre milieu social d'origine, dit avec classe le Maire de Ondeghem-Plage.
-Si vous prêtiez attention au jeu, au lieu de tenter de nous ensevelir sous votre verbe ridicule de
conformisme administratif !, lança St Jean, fier de lui et de sa claque morale.
-Suffit ! , fini par dire Fernando, fatigué de ne plus avoir la parole.
J'ai de sérieuses raisons de croire que le meurtrier...
-Le meurtrier ! Quel meurtrier ?, s'interrogea en silence Le Père Maxwell, affalé lui aussi non-loin de là, face à un café brumeux.
-Cessez de m'interrompre bande de poivreaux !, continua Fernando. Donc, de sérieuses raisons de croire que le meurtrier est un dentiste, ou qu'il est fou... Ce qui revient au même.

Le Rescapé aux semelles de Terre-Cuite dévisagea son Dentiste, avec une répulsion qu'il n'arrivait plus à cacher derrière ses quintes de toux répétitives.

-Mais qu'adviendra-t-il de nous si personne ne l'arrête ?, dirent en coeur Jean-Claude Narcy et Étienne Leenhardt, se levant d'un bond de leurs tabourets unijambistes, prenant subitement peur pour leur dentition d'hommes médiatiques.
-La question n'est pas là, les rassura Fernando.
Il nous faut retrouver ce malotru, l'immobiliser par terre, et lui tirer les vers du nez.
-Mais c'est dégueulasse !, dit en pleurs Théodore Roosevelt, accablé par la fin de son mandat.

Accoudé a son bar déserté par des clients trop saouls pour y venir chercher leurs consommations, lsaak se surprenait à réfléchir à la situation. Son lubrifiant à moustache tressaillit dans son tube quand à la stupeur générale, Fernando fit revenir le pauvre barman à lui-même en frappant sur un baril vide de résonance :

"Puisque vous le prenez sur ce ton, soupira Fernando, il n'y a plus qu'une chose a faire : Je vais le démasquer moi-même, et toute la gloire de sa capture me reviendra. A moi et a moi seul."

Il ressortit du Salon des Assoiffés aussi vite qu'il y était entré, laissant derrière-lui une peuplade incompréhensive de ringards déboussolés.


La mort du Commandant Stubbing venait d'être déclarée officiellement a l'hygiaphone du bord, et son fan-club arborait déjà un étendard noir aux reflets aussi blancs que le sourire du disparu. Toutes les trente minutes, tel le glas d'un autre âge, la voix froide et orpheline de Julie rappelait aux passagers la fin tragique du-dit héros.
La piscine avait été mise sous bâche pour l'évènement, et les seuls a s'attarder sur la
Terrasse aux transats étaient les inséparables Solcarlus, son Loukoum et, voletant joyeusement à
leur côté, Un Vieux Hiboux Inconnu au bataillon mais respecté de Tous qui leur tenait la conversation.

"-Je comprends pas !, geignait Solcarlus...
Mais qu'est-ce qui se passe ? J'hallucine ! J'en reviens pas ! J'en éternue !
-Bon ben ça va !, gueula son Loukoum avec toutes ses tripes encore libres.
-Il faut vous faire une raison. . . Le Commandant est mort.
Seule votre puissance intellectuelle pourra vous sauver de son souvenir traumatique, le rassura Un Vieux Hibou, entre deux coups d'aile.
-C'est pas ça mon problème ! C'est la piscine !
Pourquoi ils l'ont enfermée sous cette bâche ces salauds ?
Je suis sûr qu'elle ne respire pas là-dessous !, pleura Solcarlus.
-Tu ne peux être sûr que d'une chose : Cette piscine aussi gentille soit-elle, ne respire jamais...
Tu m'entends ? Jamais !, hurla le Loukoum du fond de sa pâte verte de consternation.
-Ce que veut vous dire votre ami, est très simple, essaya de lui expliquer Un Vieux Hibou.
Cette étendue d'eau flasque et froide que vous appelez piscine, ne porte aucune trace de vie en son sein... Elle est socialement inanimée... Me comprenez-vous ?
-Hein ???", déglutit Solcarlus sous le choc.


Une brume épaisse s'emparait du Pacific Princess à mesure que la soirée avançait vers la nuit. La tension était insoutenable à bord. Qui allait être la prochaine victime de ce fou imprévisible et sournois comme la marée haute au Mont St Michel ?


à suivre...


klb 98

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03 juillet 2007

Visitez Labocity...

Amis lecteurs, une bonne surprise vous attend dans la blogosphère.
Ma soeur Lili et mon amie Lulu on créé un blog dont le concept est ultra classe la banane :



Labocity est un blog bien particulier puisque chacun peut se créer un personnage et proposer ses textes, intègrant ainsi le fil de l'histoire en cours.
Une sorte de cadavre exquis où chacun y va de son petit texte pour faire avancer l'histoire et enrichir la trame narrative.
On peut aussi y trouver des images, photos ou documents illustrant les épisodes, et une LaboBO qui permet de lire chaque texte accompagné par la musique choisie par son auteur.

Pour ma part, je viens d'intervenir dans ce petit univers en écrivant l'épisode hors série 1 : "Surface" (par Sam). J'ai pris bien du plaisir à me remettre à écrire pour l'occasion et je vous en souhaite au moins autant à la lecture de l'ensemble de l'histoire (12 épisodes jusqu'ici.).

Plongez vite à corps perdu dans Labocity !

Un grand bravo à Lili et Lulu en tout cas pour la création de ce blog pas banal, et surtout bon courage pour la gestion de l'affaire !

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01 juillet 2007

"Welcome to fucking Deadwood !"

Parmi les séries qui tournent en ce moment sur mon lecteur DVD, il y a Deadwood.

J'avais été accroché il y a 2 ans et demi par un article élogieux dans Mad Movies. Je m'imaginais voir une série fantastique un peu à la Twin Peaks. J'avais mal lu l'article. Mais j'ai été accroché d'emblée par la maitrise narrative et la profondeur du show.

Deadwood n'est pas une ennième série américaine avec une construction type répétée épisodes après épisodes, jusqu'à épuisement des audiences. Je n'en parlerais pas si c'était le cas.
C'est une grande oeuvre. De l'envergure d'un Six Feet Under ou d'un Rome, Deadwood (également produite par la chaine privée HBO) nous raconte la vie quotidienne d'un camp paumé dans les Black Hills à l'époque fievreusement bordélique de la ruée vers l'or.
Les personnages hauts en couleurs sont nombreux et leurs histoires s'entremèlent avec une rigueur historique continue. Le réalisme de l'ensemble amène un côté trash, violent et parfois choquant, mais on est pas des gamins bordel ! (pour ceux que ça fait marrer, voici un site qui rescence le nombre de "fuck" prononcés par épisodes).


Le ton est profondément adulte, et on ne saurait conseiller la vision de la série à des enfants ou a ceux qui chercheraient un moment de détente décervelée à la Desperate Housewives, tant les scenarii peuvent paraitre complexes.
Il y a beaucoup de personnages qui s'opposent et leurs intérêts peuvent parfois paraitre obscures.

N'empèche, je suis souvent resté sur le cul après visionnage, étourdi par la classe d'un monologue de fin d'épisode, par l'ambiance qui s'en dégageait, ou tout simplement par la claque que la vision de tant de maitrise me procurait.
Hormis la réalisation qui dépasse tout en restant discrète la plupart de ce qu'on peut voir à la télé, ce sont les acteurs qui donnent un élan énorme à la série. Les réguliers sont tous excellents, métamorphosés en personnages plus vrais que nature, épaulés par des guests valant plus par leur talent que par le prestige de leur nom.

Doit-on s'étonner de retrouver dans le cast un bon nombre d'acteurs de cinéma, certainement attirés par l'ambition et la réussite du projet ? Brad Dourif (Grima du Seigneur des Anneaux), Jeffrey Jones (réccurant chez Tim Burton), Brian Cox (The Bourne Supremacy, X-Men 2...), Timothy Olyphant (Die Hard 4, Hitman), Keith Carradine, William Sanderson (Blade Runner), pour ne citer que les plus connus.

Il y a de l'humour aussi, souvent très subtil, qui renforce encore la qualité de l'ensemble.

Malgré une fin aux
histoires mis closes, la série s'est arrêtée au 12eme épisode de la saison 3, laissant sur leur faim un paquet de spectateurs accros. Des rumeurs plus ou moins fondées parlent de deux longs métrages TV qui clotureraient les intrigues en suspens, mais rien n'est moins sûr. Il semble que le créateur de la série David Milch (NYPD Blue) ait préféré se concentrer sur son nouveau projet : John from Cincinnati (HBO), traitant de mysticisme, de surnaturel et... de surf.

Reste que les amateurs d'oeuvres télévisuelles hors norme pourront toujours se délécter de ces trois saisons de 12 épisodes de Deadwood, et les voir et revoir en DVD...

Tiens je vais me refaire un petit épisode de la saison 3 moi.

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