** . . .: Le Amour Bateau (5ème partie)

16 juillet 2007

Le Amour Bateau (5ème partie)

Malheureusement pour lui, Goffer s'était dispute treize minutes plus tôt avec Julie Notre Hôtesse, pour une risible histoire de cacahuète flambée à la sauce Mayonnaise de Bolivie. Dommage, oui car Il allait devoir affronter seul son pire ennemi à ce jour, celui qui faisait se déchainer les éléments sur un simple claquement de doigts. Le monstrueux et l'inaffrontable meurtrier de son plus vieux meilleur ami, de la petite soeur qu'il n'avait jamais eue et qu'il n'avait jamais voulu avoir, et enfin de son modèle hiérarchique absolu et inaccessible.

Tous trois étaient morts dans des circonstances dépassant l'imagination de ce pauvre matelot fort en gueule et faible en galons. C'est pourquoi sa surprise fut considérable quand les évènements qui devaient arriver arrivèrent...

Goffer se tenait alors à la poupe du bateau, à un endroit déserté par les passagers, préférant les salons coquets aux étalages froids et glauques des câbles, poulies, et autres bastingages rouillés par la solitude. Il s'était attribué la corvée aussi musculaire que spirituelle de ranger les câbles y gisant par ordre décroissant de taille et de poids au centimètre. Il commençait fébrilement à se rendre compte de la stupidité de sa démarche, quand une poulie réveillée en sursaut vint, non sans quelques réticences, lui viander la boite crânienne... Non content de ce triste effet de style, le Tueur Démoniaque et Énigmatique du Pacific Princess lui prit la main par les veines et, effectuant un bref tour sur lui même, lui étira l'avant bras le long du dos jusqu'à l'épaule. Cela fait, il reprit sa respiration normale et parla avec ces mots :

"-Tu ne t'attendais pas à me voir ici, hein l'infantile ?, hurla le tueur à l'oreille
de sa quatrième victime impuissante...
-Qui t'es toi ? , se hasarda à lui demander Goffer à demi inconscient.
-Je suis celui que des blagues sirupeuses comme les tiennes n'ont jamais atteint, celui qui avait une réputation, un nom digne de respect, une certaine dose de classe... Une vie quoi ! Avant que des petits merdeux capitalistes et beaux parleurs comme toi, ne m'embarquent dans une histoire sans queue ni tête, une incitation à la débauche gestuelle et verbale, qui n'a fait que briser mon destin et le reste de ma vie !
Alors je me suis vengé, en sabotant tout leur travail, en assassinant leurs propres marionnettes...
Autrement-dit vous !
-D'où tu sors que je suis une marionnette ?, se défendit Goffer.
T'as vu ta gueule ?
-Comment peux-tu savoir quelle gueule j'ai crétin ?
Tu me tournes le dos !
-Je connais votre voix... Et mon cerveau est en train de faire un portrait robot de vous rien que
d'après mes souvenirs de vous.
-Ah oui ? Tiens c'est nouveau !"

A ce moment, le trio philosophale, qui avait rejoint l'endroit en question en déambulant, ayant donné l'alerte aux autres intéressés présents à ce moment là, une horde (et le mot est faible) de passagers en furie, remontés contre celui qui avait anéanti le Commandant sans leur demander leur avis, surgit des endroits les plus disparates du Pacific Princess pour envahir l'extrémité Sud du paquebot... A l'assaut illuminé qu'il voyait approcher de lui, le Tueur n'eut qu'une réponse : Il envoya valser sa victime inconsciente de passivité par dessus les bastingages sommaires, qui séparaient le pont de l'Océan Deule, puis s'en fut en courant a travers la foule, en poussant des cris rauques et sournois.

Dans sa précipitation, il ne s'était pas rendu compte que Goffer était resté accroché à une poulie salvatrice, qui l'avait maintenu en équilibre au côté de la proue. Le misérable petit homme en caleçon blanc se retenait aux cordages en pendouillant comme une fiente d'albatros sur le point d'être lâchée aux quatre vents, pendant que l'écume lui léchait les pieds avec délectation.

La panique générale qu'avait suscité la fuite du Tueur s'était mue en euphorie incantatoire globale.... Les Survivants à l'Apocalypse se marchaient les uns sur les autres dans un esprit de vengeance, Les Hamsters Indépendantistes de Papouasie s'échangeaient en rythme leurs souvenirs du pays, une tribu de Nains de jardins Mathusalemistes s'évertuait à découper les voiles imaginaires du bateau pour en faire des confettis, et même Aglaée et Sidonie avaient prit part a cette grande mascarade improvisée en dansant la Polka les pieds entre les mains, et la tête entre les jambes.


à suivre...


le Pacific Princess sur la Deule.


klb.98

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Joli, le Pacific Princess flottant sur les flots tumultueux de la Deûle...

22 juillet, 2007 16:14  

Caisse à dire...

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