** . . .: "Welcome to fucking Deadwood !"

01 juillet 2007

"Welcome to fucking Deadwood !"

Parmi les séries qui tournent en ce moment sur mon lecteur DVD, il y a Deadwood.

J'avais été accroché il y a 2 ans et demi par un article élogieux dans Mad Movies. Je m'imaginais voir une série fantastique un peu à la Twin Peaks. J'avais mal lu l'article. Mais j'ai été accroché d'emblée par la maitrise narrative et la profondeur du show.

Deadwood n'est pas une ennième série américaine avec une construction type répétée épisodes après épisodes, jusqu'à épuisement des audiences. Je n'en parlerais pas si c'était le cas.
C'est une grande oeuvre. De l'envergure d'un Six Feet Under ou d'un Rome, Deadwood (également produite par la chaine privée HBO) nous raconte la vie quotidienne d'un camp paumé dans les Black Hills à l'époque fievreusement bordélique de la ruée vers l'or.
Les personnages hauts en couleurs sont nombreux et leurs histoires s'entremèlent avec une rigueur historique continue. Le réalisme de l'ensemble amène un côté trash, violent et parfois choquant, mais on est pas des gamins bordel ! (pour ceux que ça fait marrer, voici un site qui rescence le nombre de "fuck" prononcés par épisodes).


Le ton est profondément adulte, et on ne saurait conseiller la vision de la série à des enfants ou a ceux qui chercheraient un moment de détente décervelée à la Desperate Housewives, tant les scenarii peuvent paraitre complexes.
Il y a beaucoup de personnages qui s'opposent et leurs intérêts peuvent parfois paraitre obscures.

N'empèche, je suis souvent resté sur le cul après visionnage, étourdi par la classe d'un monologue de fin d'épisode, par l'ambiance qui s'en dégageait, ou tout simplement par la claque que la vision de tant de maitrise me procurait.
Hormis la réalisation qui dépasse tout en restant discrète la plupart de ce qu'on peut voir à la télé, ce sont les acteurs qui donnent un élan énorme à la série. Les réguliers sont tous excellents, métamorphosés en personnages plus vrais que nature, épaulés par des guests valant plus par leur talent que par le prestige de leur nom.

Doit-on s'étonner de retrouver dans le cast un bon nombre d'acteurs de cinéma, certainement attirés par l'ambition et la réussite du projet ? Brad Dourif (Grima du Seigneur des Anneaux), Jeffrey Jones (réccurant chez Tim Burton), Brian Cox (The Bourne Supremacy, X-Men 2...), Timothy Olyphant (Die Hard 4, Hitman), Keith Carradine, William Sanderson (Blade Runner), pour ne citer que les plus connus.

Il y a de l'humour aussi, souvent très subtil, qui renforce encore la qualité de l'ensemble.

Malgré une fin aux
histoires mis closes, la série s'est arrêtée au 12eme épisode de la saison 3, laissant sur leur faim un paquet de spectateurs accros. Des rumeurs plus ou moins fondées parlent de deux longs métrages TV qui clotureraient les intrigues en suspens, mais rien n'est moins sûr. Il semble que le créateur de la série David Milch (NYPD Blue) ait préféré se concentrer sur son nouveau projet : John from Cincinnati (HBO), traitant de mysticisme, de surnaturel et... de surf.

Reste que les amateurs d'oeuvres télévisuelles hors norme pourront toujours se délécter de ces trois saisons de 12 épisodes de Deadwood, et les voir et revoir en DVD...

Tiens je vais me refaire un petit épisode de la saison 3 moi.

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