** . . .: mai 2007

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26 mai 2007

Punks japonaises, et cinéma qui fait du bien

En début de semaine, l’ami Tomtom m’avait proposé de voir un concert de japonaises punks complètement barrées.
Ma foi j’ai pas beaucoup réfléchit et à 5€ la place, même moi qui ne suis pas un grand consommateur de concerts, j’avais aucune raison de m’en priver.
Avant-hier soir donc, j’ai vu les 54 Nude Honeys habillées en combis de cuir foutre le feu à la toute petite salle de la Boîte à Musique de Wattrelos.
En fait de 54 elles ne sont que 4 dont une à moustache. Et dans les 3 qui restent, 2 sont carrément mignonnes (surtout la bassiste).


Hop, un petit docu d'Arte sur le groupe :

http://www.youtube.com/watch?v=C4f2qvLaePE

Il va sans dire que le parterre de mâles suants qui pogotait devant la scène avait ses raisons et moi-même emporté par l’ambiance, je me suis vite souvenu qu’un concert de ce genre faisait sauter sur place, gueuler « wéééééeuh » et défonçait les oreilles comme c’est pas permit.


Hop, photos du concert linkées par l'ami Tomtom :

Une fois rentré à ma case, l’affiche du groupe collée au mur de mes toilettes, et un bon steak dans mon assiette, je mettais en route le final de la saison 3 de LOST (bien meilleure que la seconde !).

C’est du bon, du très bon même…
C’est tellement bon qu’à la fin tu te dis « ah la vache ! » et que t’en redemande direct, sauf qu’en farfouillant sur l’excellent lost-theories.com j’ai vite été refroidi en apprenant que la suite n’arriverait que dans 9 mois !

Pour en parler sans trop en dire, je me contenterais de dire que ce qu’ils mettent en place dans le dernier double épisode est une excellente idée scénaristique, mais qu’ils risquent gros, et qu’ils ont intérêt à bien penser à la façon dont ils vont continuer l'histoire sur les 3 dernières saisons de 16 épisodes.

Dans un tout autre registre, j’ai vu cette semaine Apocalypto de Mel Gibson (encore une recommandation de Tomtom).

J’ai trouvé le film très bon, m’attendant à bien pire de la part de ce bourrin fanatique religieux. Evidemment, la culture des indigènes d’Amérique du sud en prend pour son grade ; on a même la plupart du temps l’impression que la majorité des mayas étaient des gros barbares… mais le film en lui-même est vraiment réussi, s’attachant au destin d’un homme et à son parcours de quelques jours hallucinant. La mise en scène est efficace, belle par moments, quasiment contemplative à l’occasion, et l’image est superbe. Bref, à voir ; même si je le déconseillerais vivement aux âmes sensibles !

Sur les conseils de Lili j’ai aussi vu Clara et Moi d’Arnaud Viard, avec Julien Boisselier et Julie Gayet.

Surprenant, atypique, c’est une sorte de drame romantique qui commence dans le bonheur d’une rencontre (il y a même une scène de comédie musicale qui débaroule sans prévenir), et qui se teinte de gravité chemin faisant.
Boisselier est comme toujours excellent, tout comme Julie Gayet, magnifique ! Bref c’est réussi, c’est à voir.

On monte d’un cran (voir de douze) avec Je vais bien, ne t’en fais pas de Philippe Lioret. Une belle grosse claque comme je voudrais en (a)voir plus souvent.


Là on est clairement dans le drame, même si des rayons de soleil percent de temps à autre l’histoire de cette jeune fille qui cherche à retrouver son frère jumeau (parti de la maison familiale en claquant la porte).
Le lien étroit entre la jumelle et son frère est un multiplicateur de l’intensité des sentiments de la jeune fille, et Mélanie Laurent est exceptionnelle.

Julien Boisselier, comme Kad Merad sont excellents dans leurs rôles.

La mise en scène ainsi que le ton sont justes. Le scénar même si on peut le trouver légèrement tiré par les cheveux après coup est extrêmement prenant. Non, franchement ce film est une claque. Il y avait un bout de temps que je n’avais pas vu un film français aussi réussi.

Ralala il y en a des choses à voir !

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24 mai 2007

Les gens qui passent

Voila.

Comme tout le monde j'ai des amis que je vois moins souvent que je ne l'aimerai.

Alors il m'arrive d'en profiter pour les photographier, histoire de garder une trace de leur passage et de faire de l'image avec des personnes qui me plaisent.

Voici Claire en mars...


... et Audrey en mai :


20 mai 2007

The Mozinor Rastafarian Fonky Experience !

Qui est MOZINOR ?
Qui se cache derrière ce pseudo ? Un génie ? Une bande de potes complètement barrés ?
Je sais po. Quoi qu'il en soit, c'est un petit phénomène qui se répend sur le web depuis quelques années, que j'ai personnellement découvert il y a à peu près un an.
Les oeuvres de Mozinor, sont des montages (ou démontages) d'extraits de films ou de séries télé; dont les bandes sonores sont détournées : dialogues complètement débiles, bruitages ridicules, musique improbable, et parfois même effets spéciaux d'incrustation, et bidouillages numériques assez impréssionnants...
Evidemment, beaucoup d'entre vous, puristes de la culture décalée, penseront tout de suite à La Classe Américaine, chef d'oeuvre indétrônable du détournement cinématographique, circulant sous le manteau depuis bientôt 15 ans.
On n'y est pas. Tout simplement, parce que Mozinor bosse en freestyle, sans l'accord des studios, des distributeurs, sans même de doubleurs professionnels. Mais la magie est là !
Quand on entre dans son petit univers barré, on devient vite accro de ces voix récurrentes, de ces expressions port'nawak et vite complètement cultes comme :

"Tu peux pas test"
"Bon bein puisque c'est comme ça, je vais faire un billard"
"Oh la grosse chatte !"
"Rastafaraï ! Yeah man !"
"V'la la soirée de oufs !"
"On papote, on papote, mais le temps passe..."

Bref, un boulot et une imagination impressionnants, un plaisir évident à faire marrer les autres avec ses conneries, le gars assure, et gagne à être connu.

Voici une petite séléction des meilleurs détournements de Mozinor :



Bite it !
envoyé par Floutz20



Benny

envoyé par mozinor









007 tu peux pas test
envoyé par mozinor

visitez son site ! : www.mozinor.com

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19 mai 2007

Fille Perdue

Ça a commencé par une sonnerie. Mon portable a sonné 2 fois. Pas eu le temps de décrocher, juste de voir un numéro que je ne connaissais pas.

Trente secondes plus tard, je recevais un SMS du même numéro : « Bonjour Kevin, ça va ? »

Je me suis dit que c’était probablement quelqu’un que je connaissais qui ne m’avait pas vu depuis longtemps. Donc j’ai appelé ce numéro, et là une voix inconnue m’a répondu. Une voix de jeune femme, pas très harmonieuse, avec l’accent du coin. Elle s’est tout de suite excusée de m’avoir appelé comme ça sans qu’on se connaisse. Intrigué je lui ai demandé où elle avait trouvé mon numéro, et pourquoi elle m’avait appelé. Il se trouve qu’elle appelait au hasard des numéros qu’elle trouvait dans l’annuaire, « pour faire connaissance avec des gens ». Elle m’a tout de suite dit « Oui je sais que ça peut paraitre bizarre d’appeler les gens comme ça… ». Oui mais il y avait suffisamment de détresse dans sa voix pour que je ne l’envoie pas bouler. J’ai toujours eu beaucoup de mal à envoyer bouler les gens.

Il se trouve que je n’étais pas, moi-même, dans un très bon état d’esprit à ce moment là. Pas mal de stress, de frustration, de doutes sur mon avenir… J’avais été passer un entretien à une quinzaine de bornes de Lille dans l’après midi et même si il s’était plutôt bien passé, la place était déjà prise, donc rien de très concret ne m’était promis dans un avenir proche. La route du retour avait été on ne peut plus laborieuse, avec un bus par heure qui ne desservait exceptionnellement pas l’arrêt auquel je l’attendais. J’ai donc marché 45 minutes (avec mon sac rempli de numéros de ELLE, et mon book A3 dans la main) pour atteindre un arrêt desservi, et là j’ai encore attendu 40 minutes qu’un autre bus passe. Un bus de plus en plus bondé au fur et à mesure que l’on s’approchait de Lille. Bref, arrivé chez moi après pratiquement deux heures de route des plus désagréables, j’avais en tête un nouveau texte : « histoire d’un looser » ou « un point », un exutoire à mes tracas, qui me parut vite trop sentir l’apitoiement sur soi.

Et cette inconnue qui m’appelle. Dès qu’elle a senti que j’étais disposé à ne pas lui raccrocher au nez, elle s’est mise à raconter ses problèmes, avec sa famille, ses voisins, les reproches, les incompréhensions, les engueulades, les crises de violence, les agressions… Pas évident de parler de la vie de quelqu’un qu’on ne connait pas.

J’ai fait mon possible pour l’écouter, lui faire parler son mal ; mais je ne suis pas formé pour ça. Interloqué par le fait qu’elle appelle des inconnus pour lier des relations, je lui ai demandé pourquoi elle n’appelait pas ses amis, pour se confier, se décharger du poids de ses problèmes. Apparemment, ses amis ne sont pas des plus proches, trop occupés, à mon avis pas forcément enclins à supporter cette fille qui parait à l’évidence bourrée de problèmes.

Enfin, sa détresse m’a saisi, si à 23 ans appeler des inconnus est le seul moyen qu’il lui reste pour ne pas être seule, alors oui ça va mal. D’un coup mes propres problèmes m’ont semblé bien légers, et ma vie bien tranquille par rapport à ce qu’elle me décrivait.

Elle insistait pour qu’on se rencontre, mais je doutais que ce fut raisonnable, craignant d’être embarrassé, voir emmerdé si elle s’avérait insistante, et me rappelait, passait me voir à l’improviste…

Mais quel mal pouvait ressortir d’une discussion en personne ? Après tout elle semblait tellement avoir besoin d’écoute, que je ne me voyais pas l’envoyer chier après avoir passé quarante minutes au téléphone.

Donc j’ai accepté qu’on se voit aujourd’hui. Je l’ai retrouvée devant le Théâtre Sebastopol, on a été boire un verre en terrasse, beaucoup discuté de sa vie, de ses projets d’études, de ses problèmes familiaux, et de l’attitude de sa mère. J’ai fait de mon mieux pour relativiser ses sentiments hostiles envers ceux qui pouvaient l’avoir blessée, j’ai essayé de la rassurer sur le fait que la vie s’acharne parfois en nous balançant tout un tas de galères sur le dos, mais qu’il y a toujours de meilleurs moments, des gens qu’on rencontre et qui nous font du bien, et qu’on peut toujours finir par apprendre à s’apprécier soi-même. Parfois la psychologie de comptoir est tout ce qui vous vient à l’esprit. Mais il y a un fond de vérité là dedans, et j’espère qu’elle pourra en tenir compte, et avec le temps aller un peu mieux. On est ensuite allés se poser dans le parc, en passant par la rue où vit sa mère, dont elle tenait à me montrer l’immeuble (!).

On a encore un peu discuté, en profitant du soleil, et j’ai essayé de lui faire penser à autre chose en disant des conneries, et en acceptant de jouer à ses jeux enfantins.

Et puis on s’en est retournés vers le centre ville, et j’ai commencé à me demander comment j’allais pouvoir partir de mon côté sans qu’elle se sente vraiment laissée tomber. J’ai fini par lui dire que j’avais des courses à faire (vrai) et que je devais aussi me remettre au boulot sur un site internet (moins vrai).

Je lui ai redit qu’elle ne devait pas hésiter à m’appeler pour me tenir au courant du résultat de son oral, pour boire un verre ou discuter. Je ne saurais pas dire si elle était déçue que je m’en aille ou si elle comprenait que je n’avais pas forcément l’après midi entière à lui consacrer.

Me voila revenu chez moi, où j’écris cette histoire que je trouve plutôt atypique. En toute honnêteté, j’espère qu’elle ne m’appellera pas trop souvent…

18 mai 2007

Des films à voir pour se faire plaisir.

Suivant le conseil de ma soeurette Lili, j'ai regardé hier soir Ma Vie en L'Air de Rémi Bezançon.


Cette comédie raconte les aventures sentimentales de Yann (Vincent Elbaz), et son avancée à reculons dans l'âge adulte. Flanqué de son pote d'enfance, Ludo (Gilles Lellouche) un peu collant mais très sympathique, il vit sans vraiment s'attacher aux amourettes qui croisent son chemin, depuis son histoire inoubliable avec Charlotte, coupée court à cause de sa peur de l'avion. (Il devait la rejoindre en Australie mais n'a pas pu surmonter sa phobie et est resté en France.). Et puis il rencontre Alice, sa nouvelle voisine bien mignonne...

Bref, ce film est vraiment réussi. On est dans une comédie sentimentale française très, très, très agréable, pleine d'idées, avec un ton presque toujours juste; et des passages franchement poilants ! La preuve :

- Yann : Tu vas pas rester au RMI toute ta vie !
-
Ludo : Du boulot j'en ai trouvé de toute façon.
-
Yann : Ah ouais ? C'est quoi ?
-
Ludo : Je fais des tests de produits pour un labo pharmaceutique.
-
Yann : C'est pas dangereux ça ?
-
Ludo : Bah à moi ils m'ont dit que non.
-
Yann : Tu commences quand ?
-
Ludo : Ca y est j'ai commencé là je travaille.
-
Yann : Tu travailles ? ... Bah alors c'est quoi ton travail ?
-
Ludo : Euh je teste un patch anti-alcohl.
-
Yann : En buvant du vin ?
- Ludo : Bah ouais tu vois ça marche pas !

Hahaha, rire de rire.

Les seconds rôles sont excellents, les bonnes idées fourmillent, et la voix-off de Vincent Elbaz réussi à tenir le film joliment du rire au blues.

Pour un premier long-mètrage, Bezançon fait mouche, et j'ai bien hâte de voir sa prochaine réalisation.

A voir également, Prête-moi ta main d'Eric Lartigau avec Alain Chabat et Charlotte Gainsbourg. C'est souvent bien drôle et parfois même assez touchant.

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17 mai 2007

Petite Séquelle de Mai 68

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14 mai 2007

Tout est Question de Timing pour les Caribous du Port Cupinn


klb, 99

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05 mai 2007

A Film By Darren Aronofsky

Seconde vision de The Fountain hier soir en DVD. Bien évidemment l’expérience télévisuelle est loin de celle ressentie au cinéma, où la sensualité du film était envoûtante.

Très attendu dès l’annonce du projet, et surtout la publication des premières images et du premier teaser, The Fountain, 3ème long-métrage d’Aronofsky, est sorti le 27 décembre en France.

The Fountain raconte le combat à travers les âges d'un homme pour sauver la femme qu'il aime.

Espagne, XVIe siècle. Le conquistador Tomas sur ordre de la Reine Isabelle part en quête de la légendaire Fontaine de jouvence, censée offrir l'immortalité nécessaire à la survie du royaume d’Espagne (rongé par les persécutions du Grand Inquisiteur).

Aujourd'hui. Un scientifique nommé Tommy Creo cherche désespérément le traitement capable de guérir le cancer qui ronge son épouse, Izzi, qui elle écrit un manuscrit intitulé « The Fountain » racontant l’histoire de Tomas le conquistador et de la fontaine de jouvence.

Au XXVIe siècle, Tom, un astronaute, voyage à travers l'espace et prend peu à peu conscience des mystères qui le hantent depuis un millénaire.
Les trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques (le guerrier, le scientifique et l'explorateur) parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l'amour, la mort et la renaissance.

J’avais déjà été fasciné par Pi, son premier long, avec son noir et blanc granuleux aux allures de court métrage grossit, et l’invention visuelle dont le film débordait. Puis 2 ans plus tard, sortait Requiem For A Dream, adaptation de Retour à Brooklyn d’Hubert Selby Jr. Là encore, une grosse claque. Avec une maitrise de la réalisation décuplée, des idées splendides dans chaque plan, une direction artistique magnifique, le passage d’Aronofsky à la mise en scène d’un film au budget plus conséquent m’avait foutu une nouvelle claque.

Je me souviens m’être dit en le voyant, que ce film devait représenter l’évolution du cinéma dans ce nouveau siècle : une mise en scène virtuose, pleine d’effets visuels servant une histoire intense. Du cinéma moderne décomplexé.

L’écart de temps entre les sorties en salles de Pi et de Requiem, et entre celles de Requiem et de The Fountain s’explique par la mise en chantier laborieuse du troisième film. Studios frileux, acteur initial rompant son engagement, division du budget par 3… Aronofsky, qui a lui-même écrit The Fountain, désespérait tant de pouvoir un jour achever son projet, qu’il a collaboré avec Kent Williams sur une version comic-book.

Malgré tout, le film fut tourné en 2005, et sortit en salles en automne 2006 aux Etats-Unis.

Et là encore on ne peut que s’étonner des capacités d’évolution d’Aronofsky. Avec The Fountain on touche au sublime, l’histoire est simple, mais pas linéaire ; le spectateur doit faire une part du travail de réflexion pour comprendre l’ensemble de l’œuvre.

Comme dit précédemment, le film est d’une incroyable sensualité, l’homme parlant à l’arbre, celui-ci respirant, frissonnant ; le couple vivant ses derniers moments de vie partagée, l’homme buvant l’élixir d’immortalité…

La femme, c’est Rachel Weisz, actrice magnifique (remarquée en particulier dans The Constant Gardener) qui se trouve être la compagne du réalisateur (veinard), elle donne à cette femme mourante une dimension à la fois humaine et mystique. Victime et conteuse, inspiratrice d’une quête à travers les siècles, d’une lutte contre la mort.

L’homme, est interprété par Hugh Jackman, nouvelle icône du blockbuster hollywoodien depuis X-Men ; offrant ici une prestation splendide. Je crois que c’est la première fois que je le trouve vraiment bon dans un rôle.

C’est un film superbe. Il ressemble à ces projets qui trainent dans mes carnets depuis bientôt 10 ans.

J’espère un jour pouvoir aller au bout d’au moins un d’entre eux.


Sortie du DVD aux Etats-Unis le 15 mai, et prévue en France courant juin.

A lire l’article comique sur DVDrama à propos du massacre de l’affiche du film par l’éditeur américain.

photos : Warner Bros.

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