A Film By Darren Aronofsky

Très attendu dès l’annonce du projet, et surtout la publication des premières images et du premier teaser, The Fountain, 3ème long-métrage d’Aronofsky, est sorti le 27 décembre en France.
The Fountain raconte le combat à travers les âges d'un homme pour sauver la femme qu'il aime.
Espagne, XVIe siècle. Le conquistador Tomas sur ordre de la Reine Isabelle part en quête de la légendaire Fontaine de jouvence, censée offrir l'immortalité nécessaire à la survie du royaume d’Espagne (rongé par les persécutions du Grand Inquisiteur).
Aujourd'hui. Un scientifique nommé Tommy Creo cherche désespérément le traitement capable de guérir le cancer qui ronge son épouse, Izzi, qui elle écrit un manuscrit intitulé « The Fountain » racontant l’histoire de Tomas le conquistador et de la fontaine de jouvence.
Au XXVIe siècle, Tom, un astronaute, voyage à travers l'espace et prend peu à peu conscience des mystères qui le hantent depuis un millénaire.
Les trois histoires convergent vers une seule et même vérité, quand les Thomas des trois époques (le guerrier, le scientifique et l'explorateur) parviennent enfin à trouver la paix face à la vie, l'amour, la mort et la renaissance.
J’avais déjà été fasciné par Pi, son premier long, avec son noir et blanc granuleux aux allures de court métrage grossit, et l’invention visuelle dont le film débordait. Puis 2 ans plus tard, sortait Requiem For A Dream, adaptation de Retour à Brooklyn d’Hubert Selby Jr. Là encore, une grosse claque. Avec une maitrise de la réalisation décuplée, des idées splendides dans chaque plan, une direction artistique magnifique, le passage d’Aronofsky à la mise en scène d’un film au budget plus conséquent m’avait foutu une nouvelle claque.
Je me souviens m’être dit en le voyant, que ce film devait représenter l’évolution du cinéma dans ce nouveau siècle : une mise en scène virtuose, pleine d’effets visuels servant une histoire intense. Du cinéma moderne décomplexé.
L’écart de temps entre les sorties en salles de Pi et de Requiem, et entre celles de Requiem et de The Fountain s’explique par la mise en chantier laborieuse du troisième film. Studios frileux, acteur initial rompant son engagement, division du budget par 3… Aronofsky, qui a lui-même écrit The Fountain, désespérait tant de pouvoir un jour achever son projet, qu’il a collaboré avec Kent Williams sur une version comic-book.
Malgré tout, le film fut tourné en 2005, et sortit en salles en automne 2006 aux Etats-Unis.
Et là encore on ne peut que s’étonner des capacités d’évolution d’Aronofsky. Avec The Fountain on touche au sublime, l’histoire est simple, mais pas linéaire ; le spectateur doit faire une part du travail de réflexion pour comprendre l’ensemble de l’œuvre.
Comme dit précédemment, le film est d’une incroyable sensualité, l’homme parlant à l’arbre, celui-ci respirant, frissonnant ; le couple vivant ses derniers moments de vie partagée, l’homme buvant l’élixir d’immortalité…
La femme, c’est Rachel Weisz, actrice magnifique (remarquée en particulier dans The Constant Gardener) qui se trouve être la compagne du réalisateur (veinard), elle donne à cette femme mourante une dimension à la fois humaine et mystique. Victime et conteuse, inspiratrice d’une quête à travers les siècles, d’une lutte contre la mort.
L’homme, est interprété par Hugh Jackman, nouvelle icône du blockbuster hollywoodien depuis X-Men ; offrant ici une prestation splendide. Je crois que c’est la première fois que je le trouve vraiment bon dans un rôle.
C’est un film superbe. Il ressemble à ces projets qui trainent dans mes carnets depuis bientôt 10 ans.
J’espère un jour pouvoir aller au bout d’au moins un d’entre eux.
Sortie du DVD aux Etats-Unis le 15 mai, et prévue en France courant juin.
A lire l’article comique sur DVDrama à propos du massacre de l’affiche du film par l’éditeur américain.
photos : Warner Bros.
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et bien...ça donne envie de le voir!! et ça donne aussi envie que tu ailles au bout de ton projet...
bises
Karine
Merci Karine !